Investir dans la sécurité et la santé au travail
Les idées reçues sur l’investissement SST !
Dans l’esprit de certains chefs d’entreprise, il y a souvent des idées préconçues sur la Sécurité et la Santé au Travail (SST).
Quand ils entendent parler d’une cartographie des risques, d’un plan de prévention, d’un exercice d’évacuation, d’un audit interne sécurité ou d’un audit réglementaire, il y a de leur part un réflexe pavlovien, associant systématiquement à ces mesures de SST des notions de contraintes réglementaires et de coûts supplémentaires, n’engendrant aucun profit.
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Cette réaction involontaire, non innée, est juste le fruit d’une habitude qui évolue avec le temps vers un réflexe comportemental négligeant la SST.
Il est vrai qu’en France, en terme de cotisations accidents de travail, le système de calcul à trois taux en est un peu responsable : un taux collectif (moins de 20 salariés), un taux mixte (de 20 à 149 salariés) et un taux propre (150 salariés et plus). Plus la taille de l’entreprise augmente, plus le taux est individualisé et basé sur les résultats en matière de SST. Pour une entreprise ayant moins de vingt salariés, le taux est fixé en fonction du domaine d’activité, indépendamment des efforts consentis par l’entreprise en matière de SST ! Par contre, pour une entreprise de plus de vingt salariés, les cotisations dépendent de la sinistralité de l’entreprise.
En investissant dans la SST, l’entreprise peut avoir un retour positif sur sa politique de prévention par des économies sur ses cotisations, pouvant atteindre 50%. Mais même, pour les entreprises avec le taux collectif, il y a aussi un retour indirect sur son implication en matière de SST. Citons pour cela l’étude menée par l’Agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au Travail en 2011, qui a conclu qu’un euros investi dans la SST peut rapporter jusqu’à 4,81 euros par an et par employé. Une autre étude, réalisée en 2011 et menée par la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail (EUROFUND), s’est intéressée à l’impact de la qualité de vie au travail sur les performances économiques de l’entreprise.
Elle a montré par les chiffres que la santé, la sécurité et le bien-être au travail conduisent à un accroissement significatif de la productivité pouvant atteindre 20% avec une diminution des cotisations, de l’absentéisme et de la rotation du personnel. La moralité à retenir est que les entreprises, quel que soit leur taille, ont économiquement intérêt à investir dans la qualité de vie, la sécurité et la santé au travail.